Etre vétérinaire AU

CANADA

Tout ce qu’il faut savoir pour exercer la médecine vétérinaire et s’expatrier au Canada

Le Canada est apprécié pour ses vastes paysages naturels, sa sécurité et l’accueil chaleureux de ses habitants, ce qui en fait une destination privilégiée pour les familles et les professionnels cherchant de meilleures opportunités de vie et de travail. Toutefois, les expatriés rencontrent souvent des difficultés liées au coût élevé de la vie (logement, alimentation…). En 2023, selon Expat Insider, le Canada s’est classé 27e sur 53 destinations. Malgré ces défis financiers, le pays se distingue par des perspectives de carrière attractives et une qualité de vie professionnelle très appréciée.

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Démarches administratives

Reconnaissance du diplôme

Au Canada, ce sont les provinces qui réglementent la profession vétérinaire, de manière assez similaire aux Etats-Unis. Ainsi, dans chaque province se trouve un organisme chargé de délivrer les licences. Les exigences entre provinces pour obtenir cette licence sont généralement similaires mais les spécificités peuvent varier d’une province à l’autre. 

La Canadian Veterinary Medical Association (CVMA) est l’organisation à l’échelle nationale qui représente les vétérinaires. Le National Examining Board (NEB), établi par la CVMA, est l’autorité chargée d’évaluer les qualifications des diplômés d’universités non-canadiennes grâce à un examen qui permet ensuite l’obtention des licences d’exercice. Il joue aussi un rôle dans l’accréditation des universités en partenariat avec le CoE de l’AVMA

Les candidats diplômés d’écoles vétérinaires non accréditées par l’AVMA doivent réussir toutes les épreuves de l’examen du NEB, soit quatre au total, dans un délai de 7 ans après leur inscription initiale au NEB s’ils veulent obtenir un Certificat de Qualification (CQ), nécessaire à l’obtention de leur licence d’exercice. Ils doivent d’abord passer le BCSE, suivi du NAVLE, du PSA et du CPE, mais l’ordre des trois derniers est un choix qui leur revient. Ces épreuves permettent de s’assurer de la conformité des connaissances et compétences du candidat avec les standards établis. 

Les diplômés d’écoles accréditées n’ont qu’à réussir le NAVLE en trois tentatives pour obtenir leur CQ. S’ils échouent, ils doivent aussi réussir le PSA et le CPE. Les examens peuvent être passés en anglais ou en français, selon la préférence du candidat.

  • Etape 1 : Basic and Clinical Sciences Examination (BCSE), évaluation des connaissances théoriques

Cette première épreuve a pour but d’évaluer les connaissances en sciences vétérinaires de base et cliniques. Il comprend 225 questions à choix multiples à compléter en 220 minutes. Le niveau attendu est celui d’un nouveau diplômé d’une école accréditée par l’AVMA. Le BCSE est disponible en continu et les candidats peuvent le passer trois fois par an dans les centres de test Prometric au Canada, aux États-Unis et dans certains centres à l’étranger. 

  • Etape 2 : North American Veterinary Licensing Examination (NAVLE)

Le NAVLE permet d’évaluer les connaissances générales nécessaires en médecine vétérinaire. Il comprend 360 questions à choix multiples, à compléter en 6h30 d’épreuve.  

Les candidats sont limités à cinq tentatives, mais peuvent faire appel pour obtenir l’autorisation de dépasser cette limite. Il y a deux sessions d’examen par an, une en avril et l’autre en novembre/décembre, également dans les centres Prometric au Canada, aux États-Unis et dans un certain nombre de centres d’examen étranger. 

Si l’examen est passé via une inscription auprès de l’AAVBS aux Etats-Unis, il est possible de transmettre les résultats à l’ACVM. Les scores sont alors transmis aux organismes provinciaux par le Veterinary Information Verification Agency (VIVA) pour être pris en compte dans le processus d’obtention de la licence d’exercice vétérinaire. Il est également possible de transférer les scores du NAVLE du Canada vers les Etats-Unis en contactant le VIVA. 

  • Etape 3 : Preliminary Surgical Assessment (PSA) 

Cette troisième épreuve a pour but d’évaluer les compétences chirurgicales de base du candidat. L’examen repose sur la préparation d’un cadavre en vue d’une procédure chirurgicale abdominale stérile puis sa réalisation dans une fenêtre de temps imparti d’1,5 heure. Les examinateurs discutent avec le candidat après l’examen pour mettre en avant les compétences à améliorer.  

  • Etape 4 : Clinical Proficiency Examination (CPE), évaluation des compétences pratiques

Le CPE permet, pour sa part, d’évaluer les compétences pratiques médicales et chirurgicales du candidat. Il consiste en la réalisation d’actes techniques sur des animaux vivants et de certaines procédures de laboratoire. Les compétences diagnostiques dans un environnement clinique sont aussi examinées. 

Le PSA et le CPE sont disponibles plusieurs fois par an dans les universités vétérinaires canadiennes. Le CPE est proposé en français uniquement à Saint-Hyacinthe, deux fois par an. Les inscriptions pour le PSA et le CPE sont ouvertes en continu, avec une liste d’attente pour les places d’examen. 

Les documents nécessaires doivent être présentés en français ou en anglais, sous forme de copies certifiées conformes (notariées). S’il s’agit d’une traduction, elle doit être certifiée. Ils comprennent : 

  • Une photo d’identité récente au format passeport
  • Une preuve d’identité, avec une copie du passeport ou du certificat de naissance 
  • Pour les étudiants en dernière année, une lettre du doyen de l’université confirmant leur statut. La lettre doit inclure le programme d’études, le nom du candidat et la date prévue d’obtention du diplôme. Elle doit être envoyée directement par l’université via un email officiel au NEB. 
  • Pour les vétérinaires diplômés, la formation suivie doit aussi être vérifiée. Le programme d’étude avec les relevés de notes correspondants, ainsi que le diplôme doivent être transmis directement au NEB par l’université.  
  • Une preuve de maîtrise de la langue française ou anglaise. Si toute la formation a été suivie en français ou en anglais, un simple certificat en attestant est suffisant. Pour les candidats ayant réussi l’ECFVG, le certificat de réussite permet de démontrer une maîtrise suffisante de la langue anglaise. Dans tous les autres cas, un examen de langue est requis comme le TOEFL, l’IELTS, le CAEL ou l’OLF, avec des scores minimum requis
  • Des preuves d’expérience chirurgicale, nécessaires pour passer le CPE. Les diplômés d’écoles accréditées en sont donc exemptés. Ce document atteste que le candidat a effectué au moins une ovariohystérectomie en tant que chirurgien principal, et au moins cinq autres chirurgies, en tant que chirurgien principal ou assistant au cours des cinq dernières années.

Cette procédure a un coût puisque tous les candidats qui souhaitent s’inscrire auprès du NEB doivent payer des frais initiaux de 780$ canadiens. Pour maintenir leur inscription après les trois premières années et poursuivre le processus permettant l’acquisition de leur licence, les candidats doivent payer des frais de renouvellement de 520$ canadiens tous les deux ans. De plus, tous les examens (BCSE, NAVLE, PSA, CPE) sont payants et requièrent parfois la présence sur le territoire canadien, donc des frais de déplacement sont aussi à prévoir.  

 

Source : CVMA

Démarches administratives

Visa

 Pour un ressortissant étranger, la démarche à suivre pour exercer légalement au Canada dépend de la durée prévue du séjour. 

L’Express Entry est un système de gestion des demandes d’immigration au Canada, conçu pour sélectionner les candidats les plus qualifiés pour le Federal Skilled Worker Program. Pour les vétérinaires, ce programme constitue la voie principale pour obtenir la résidence permanente au Canada, qui permet donc de vivre et de travailler légalement dans le pays.  

Les vétérinaires doivent d’abord répondre aux critères de base, tels que les exigences en matière de formation (avoir un Certificat de Qualification délivré par le National Examining Board), d’expérience professionnelle (au moins 1 an de travail continu) et de compétence linguistique (en anglais ou en français). Ils doivent ensuite soumettre leur profil dans le système Express Entry, où leur candidature est évaluée en fonction de divers critères, notamment l’âge, les qualifications, l’expérience professionnelle et les compétences en langue. Les candidats sont classés selon un système de classement global et ceux ayant les scores les plus élevés reçoivent une invitation à présenter une demande de résidence permanente. Une offre d’emploi confirmée n’est pas obligatoire mais offre des points supplémentaires, permettant d’obtenir un meilleur classement. 

Le Programme des candidats des provinces (PCP) permet aux provinces et territoires canadiens de sélectionner des immigrants en fonction de leurs besoins locaux en main-d’œuvre. Chaque province a des critères de sélection spécifiques adaptés à ses besoins économiques et démographiques. Les candidats intéressés doivent soumettre une demande directement à la province de leur choix. Une fois qu’un candidat reçoit une nomination provinciale, il peut ensuite présenter une demande de résidence permanente auprès du gouvernement fédéral. La nomination provinciale ajoute des points supplémentaires dans le Système de classement global (CRS) de l’Express Entry, augmentant ainsi les chances de recevoir une invitation à demander la résidence permanente.

Une fois que la résidence permanente est approuvée via l’Entrée Express, un document de Confirmation de Résidence Permanente (CRP) est envoyé, ainsi qu’un visa de résident permanent si le vétérinaire est originaire d’un pays visé par l’obligation de visa. Ces documents permettent d’entrer sur le territoire, dans un certain délai puisque le CRP a une date d’expiration. Une fois l’entrée sur le territoire effectuée, la carte de résidence permanente est envoyée à l’adresse communiquée. 

Si un vétérinaire souhaite venir au Canada pour travailler temporairement, il aura besoin d’un permis de travailIl existe deux types de permis de travail :

  • L’un est lié à un employeur spécifique. Il nécessite une offre d’emploi d’un employeur canadien et, généralement, une Évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT), démontrant qu’il n’y a pas de citoyens canadiens ou de résidents permanents disponibles pour occuper le poste. 
  • Le second est un permis de travail ouvert qui permet de travailler pour n’importe quel employeur au Canada. 

Pour entrer dans le pays en tant que résident temporaire muni d’un permis de travail, il faut un visa, ou une autorisation de voyage électronique pour les pays dispensés. 

Il existe une situation où un permis de travail peut être nécessaire même si le vétérinaire est en processus d’obtention de la résidence permanente : Bridging Open Work Permit (BOWP). Si la personne est déjà au Canada avec un permis de travail temporaire et que celui-ci expire avant que sa demande de résidence permanente soit approuvée, il est possible de demander un BOWP pour continuer à travailler pendant le traitement de sa demande de résidence permanente.

Une distinction est à faire entre le Québec et le reste du Canada. En effet, c’est la juridiction provinciale qui est chargée de l’immigration pour la Québec.  

Avant de demander un permis de travail lié à un employeur spécifique, le vétérinaire doit obtenir un Certificat d’Acceptation du Québec délivré par le gouvernement du Québec. Après l’obtention du CAQ, le travailleur peut demander un permis de travail temporaire auprès du gouvernement fédéral canadien et le reste de la procédure est alors identique. 

 

L’Express Entry a un équivalent au Québec, avec le Programme régulier des travailleurs qualifiés du Québec qui permet aux travailleurs étrangers de s’installer au Québec de façon permanente. Les candidats soumettent une déclaration d’intérêt, puis, s’ils sont invités, présentent une demande de sélection permanente. Les critères de sélection incluent la formation, l’expérience professionnelle, l’âge, les compétences linguistiques et d’autres facteurs. Après obtention du Certificat de Sélection du Québec, ils peuvent demander la résidence permanente auprès du gouvernement fédéral canadien.

Source : Government of Canada

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Bon à savoir

Informations utiles

Source : Global Vet Salary Report 2024